Un coup fumant by Constantine K.C

Auteur:Constantine, K.C. [Constantine, K.C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782868694188
Éditeur: Actes Sud
Publié: 1989-04-14T22:00:00+00:00

Balzic pénétra dans le commissariat en défaisant son nœud de cravate. Le sergent Angelo Clemente sursauta à son entrée, leva le nez et fit faire un demi-tour à son fauteuil.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Mets-toi au téléphone. Appelle un type sur quatre et dis-lui d’appeler les trois autres. Toutes les patrouilles doivent être doublées jusqu’à nouvel ordre. Et il me faut des inspecteurs en civil.

— Qu’est-ce que je leur dis ?

— Dis-leur de se bouger le cul. Je ne les attendrai pas deux heures.

— Mario, j’espère que tu sais ce que tu fais. Ça représente un paquet d’heures supplémentaires. Le conseil ne…

— Fais ce que je te dis, Angelo ! Les états d’âme du conseil municipal, c’est mon affaire !

Clemente haussa les épaules et hocha plusieurs fois la tête, la bouche en cœur et les yeux à demi fermés. Il fit encore une remarque, mais pour lui-même, puis il tira son fauteuil vers le téléphone et composa le premier numéro.

Balzic s’était installé devant la console-radio et actionnait les manettes pour lancer son appel sur l’ensemble des fréquences.

— À toutes les patrouilles et agents en service, commença-t-il. Priorité, priorité. Appréhender et mettre en état d’arrestation Tullio Manditti, sexe mâle, origine caucasienne, âge approximatif trente-cinq ans, taille environ cinq pieds six pouces, poids environ cent quarante ou cent cinquante kilos, forte obésité, généralement vêtu d’une salopette. Motif de l’arrestation, suspicion de complicité. L’amener directement au commissariat. Ne pas le conduire chez un magistrat. Je répète, au commissariat et pas chez un magistrat. Manditti est peut-être armé. Méfiez-vous de lui. Il est agile et très costaud. Ne tentez pas de l’appréhender si vous êtes seul, appelez d’abord du renfort. Je répète, appelez d’abord du renfort… Avis à tous les sauteurs et à tous les branleurs, je veux qu’on m’amène Tullio Manditti ici, mais vous n’êtes pas censés l’attraper vous-même si vous êtes seul. À un contre un, vous n’avez aucune chance, et quand il vous aura foutu par terre et qu’il se sera assis sur vous avec ses trois cents livres, vous pourrez toujours appeler votre mère. En cas de nécessité, faites usage de votre matraque… Balzic répéta son appel, s’assura qu’il avait bien été reçu par toutes les patrouilles et les unités mobiles, et s’approcha de Clemente. Comment ça se passe ?

— J’ai encore deux appels à faire. Ils râlent, mais il n’y a pas de problème jusqu’à présent.

— Bien. Continue. Je veux les voir tous ici.

Balzic prit un autre téléphone et appela chez Muscotti. Vinnie répondit.

— Balzic. Est-ce que Soup, Digs et Brownie sont toujours là ?

— Je ne vois que Brownie.

— Et Dom ?

— Il devrait arriver d’ici un quart d’heure ou vingt minutes. Pourquoi ?

— Si par hasard tu voyais débouler Tullio Manditti – ce dont je doute – tu lui dis de ne plus bouger et tu me préviens immédiatement. Compris ?

— Ouais, Mario. Bien sûr.

— Bon. Passe-moi Brownie.

— Ouais ? fit la voix de Brownie après une succession de craquements et de bourdonnements.

— Balzic. Tu vas chercher Soup et Digs et vous vous mettez tous les trois en patrouille.

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